Anja Jenny: "Paris, c'est un peu chez moi"
Lauréate de la résidence artistique de la ville de Fribourg, l'artiste vivra un an à Paris dès septembre pour développer son projet "Le Bestiaire des Chimères".
La Télé: Décrocher une bourse comme celle-ci, ça représente quoi pour une artiste?
Anja Jenny: Ça représente déjà une forme de reconnaissance, ce qui est super. Une année, c'est avoir du temps et de ne pas devoir se soucier de l'argent. Paris, c'est un endroit où il y a des gens du monde entier à la Cité internationale des arts.
Votre projet, le Bestiaire des Chimères, explore les relations entre humains, artificiels et naturels. A quoi ça ressemblera?
Je fais un espèce de mix surréaliste entre une série de minéraux luminescents et des animaux inventés. La source, c'est une ode à l'imagination.
Paris, c'est une ville que vous connaissez bien, vous y avez vécu pendant 8 ans. Qu'est-ce qui vous plaît artistiquement dans cette ville?
C'est une ville qui me touche beaucoup, je me sens assez à la maison là-bas. Le Bestiaire des Chimères va s'inspirer aussi de cette ville. Je vais pouvoir aller voir des expos, des cabinets de curiosités qui vont nourrir mon travail et je pense que le lieu de résidence est hyper important et doit matcher avec un travail. Si je l'avais fait ailleurs, il y aurait eu aussi d'autres influences qui seraient greffées.
Vous mêlez beaucoup d'arts différents ensemble, que ce soit de la peinture, de la couture, vous faites des performances avec vos œuvres. Comment on fait pour que ça reste cohérent de mélanger tout ça?
Le médium n'est pas si important, pour moi. Il peut évoluer. Je pense que d'ici quelques années, je vais peut-être utiliser un autre médium. Mais j'aime avoir un concept et une application visuelle qui ensuite peut très bien être une performance filmée, de la peinture à l'huile ou une sculpture en textile.
On le voit par exemple, c'est une des dernières performances que vous avez faites, je crois.
Oui, exactement, c'est une des dernières performances que j'ai faites pendant ma résidence au Labo urbain, au service de la culture de la ville de Fribourg. Et je vais refaire un bout de cette performance au Festival Altitude en juin. On retrouvera un peu cet énorme costume, entre le dégoût et quelque chose d'un peu drôle.
Vous avez une année pour concrétiser le Bestiaire des Chimères, comment allez-vous faire?
Faire des dossiers pour avoir des résidences ou des bourses, c'est assez complexe. Ça prend d'ailleurs pas mal de temps parce qu'il faut penser à un calendrier sur une année. Je sais que les premiers mois, ce sera beaucoup de recherche d'images. Je vais commencer par les peintures à l'huile. Ensuite, je partirai sur la performance.
Et à la fin, qu'est-ce que ça donnera?
Je projette déjà dans une exposition en 2027 ici à Fribourg.